Pièce de Berthold BRECHT qui fait ici la démonstration d'un principe qui lui est cher : permettre à l'homme de s'alimenter est indispensable avant de penser à toute forme de morale ("Beaux messieurs, la bouffe vient d'abord, la morale ensuite"). Il est impossible à Shen-Té, la Bonne Âme du Se-Tchouan, d'appliquer des principes de bonnes morales face à une misère qui pousse ses voisins à toutes les malices. Le jour de la venue des dieux, le marchand d'eau Wang attend aux portes de la ville afin de les accueillir. Il est le seul qui reconnaît les dieux. Éreintés par leur long voyage, ils demandent à Wang de leur trouver un logement pour la nuit. A ces mots, Wang demande à plusieurs personnes s'ils seraient prêts à héberger les dieux, mais ne rencontre que des refus. Au bord du désespoir, il demande à la prostituée Shen Té, qui est prête à accueillir les dieux. Ceux-ci sont séduits par la gentillesse de Shen Té, et après qu'elle leur a parlé de son métier et des problèmes d'argent qu'elle rencontre, lui payent l'hébergement. Avec l'argent qu'elle reçoit, elle a de quoi racheter un petit débit de tabac et promet aux dieux de continuer à être une bonne âme.
MISE EN SCÈNE : Florent PICARD - Représentations mai 2012